Cette année, la campagne des primeurs au Maroc est retardée de plus d’un mois par rapport à la normale, une nouvelle tendance attribuée aux mauvaises conditions météorologiques de l’été, ce qui suscite l’inquiétude des agriculteurs et des exportateurs. Selon les rapports de la Fédération marocaine des légumes verts et des fruits, la campagne devrait démarrer à la mi-novembre, au lieu d’octobre comme d’habitude, en raison des températures excessivement élevées et de la sécheresse qui ont affecté la croissance des cultures précoces telles que les tomates, les poivrons et les concombres.
Les causes météorologiques et les défis saisonniers L’ été chaud, qui a vu les températures dépasser 40 degrés Celsius dans les régions du sud et du centre, a retardé les semis et la croissance, obligeant les agriculteurs à planifier à nouveau les cycles agricoles. Ce retard n’est pas nouveau ; il s’est déjà produit en 2024, mais il s’est aggravé cette année en raison du manque de précipitations (moins de 50 % de la moyenne dans certaines régions), selon le rapport du ministère de l’agriculture. Cela affecte la production attendue, estimée à 1,2 million de tonnes pour les légumes primeurs, contre 1,5 million de tonnes les saisons précédentes, ce qui pourrait réduire les exportations vers l’Europe de 20 %.
Impact sur les agriculteurs et l’économie Les agriculteurs de régions telles que le Souss-Massa et le Gharb subissent des pertes financières, les coûts d’irrigation et de fertilisation ayant augmenté de 30 %, selon l’Union agricole. « Le long été a détruit les semis précoces, et nous dépendons de cette campagne pour les exportations », déclare Mohamed Benali, un agriculteur d’Agadir. D’un point de vue économique, les exportations précoces contribuent à hauteur de 500 millions de dollars par an, et les retarder pourrait affecter la balance commerciale, notamment en raison de la demande européenne saisonnière.
Solutions et perspectives Le ministère de l’agriculture prépare des programmes de soutien à l’irrigation au goutte-à-goutte et à l’agriculture résistante à la chaleur, avec des investissements de 200 millions de Dh pour améliorer l’irrigation en 2026. La campagne devrait être lancée à la mi-novembre, ce qui laissera le temps d’exporter avant l’hiver européen, mais les experts mettent en garde contre les risques de sécheresse persistante si les politiques climatiques ne sont pas résolues.
Ce retard montre le besoin urgent de stratégies agricoles durables au Maroc, pour contrer le changement climatique, qui menace la production agricole de 15 % par an, selon un rapport de la Banque mondiale.