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La ville de Sousse, en Tunisie, a connu dimanche une ambiance festive exceptionnelle à l’occasion de la 62e édition du carnaval d’Oso, l’une des manifestations culturelles les plus prestigieuses du pays, au milieu d’une foule nombreuse et d’une grande variété d’activités artistiques.
Les chars décorés du défilé ont parcouru la Corniche de la ville, surplombant la plage de Boujafar, dans un spectacle visuel éblouissant mettant en scène des groupes artistiques locaux et d’immenses sculptures qui soulignent le patrimoine de Sousse et sa relation étroite avec la mer.
Le ministre tunisien du tourisme, Sofiane Tekaya, a supervisé l’ouverture de l’événement, notant qu’une bonne organisation et le recours aux talents locaux ont été la clé du succès de cette édition du carnaval, qui a attiré des milliers de visiteurs de l’intérieur et de l’extérieur de la Tunisie.
Carnaval aux racines phéniciennes et à l’identité tunisienne
Le carnaval d’Oso remonte à l’époque phénicienneet était connu pendant la période coloniale française sous le nom de festival de Santa Maria, en l’honneur du dieu de la mer Oso, qui fut plus tard considéré comme la réincarnation d’Auguste dans les croyances phéniciennes.
Le nom « Oso » est dérivé du calendrier amazighet fait référence à une période des mois les plus chauds de l’année, qui commence le 25 juillet et dure quarante jours.
Mer et arts… Une devise incarnée sur la Corniche
L’édition actuelle a été lancée sur le thème « Mer et arts »et a présenté 14 chars de parade faits maison, soigneusement conçus pour refléter la relation ancienne entre les habitants de la ville et la mer, ainsi que des éléments du folklore tunisien et de l’art traditionnel tunisien.
Les chariots ont été créés par des stylistes tunisiens qui se sont inspirés de l’environnement côtier et du patrimoine culturel de Sousse.
Un atout culturel et touristique pour la Tunisie
Dans ses déclarations aux médias, le ministre du tourisme Sofiane Tekaya a souligné que le carnaval est un « gain national et touristique » et qu’il est classé comme le quatrième plus grand festival au monde, exprimant son espoir de le voir se poursuivre et se développer afin de renforcer la position de la Tunisie sur la carte mondiale du tourisme culturel.
Pour sa part, Walid Ben Hassan, président de l’Association du défilé d’Oso, a expliqué que le festival est revenu en force après des années de stagnation, en s’appuyant entièrement sur les énergies tunisiennes sans aucune contribution étrangère, ce qui reflète la confiance dans les compétences nationales et leur capacité à présenter des spectacles de classe mondiale.
Des mosaïques à la rue. La naissance de « Baba Oso »
L’idée du carnaval d’Oso remonte à 1957, lorsqu’il a été fondé par l’activiste culturel Abdelhafid Bouraoui en collaboration avec l’artiste Mohamed Zarqati, qui a créé le personnage « Baba Oso » en s’inspirant d’une mosaïque romaine découverte à Sousse, représentant la lutte du dieu Neptune avec des créatures marines.
Depuis lors, le personnage est devenu un symbole annuel qui s’incarne dans les défilés du carnaval, mêlant mythe et réalité, et consacrant le lien intemporel de la ville avec la mer et l’histoire.