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Une nouvelle crise a éclaté entre la France et les États-Unis suite à une lettre adressée au président Emmanuel Macron dans laquelle l’ambassadeur américain à Paris, Charles Kushner, accuse le gouvernement français d’inaction face à la montée de l’antisémitisme, ce que le ministère français des Affaires étrangères a jugé comme des « déclarations inacceptables » et a décidé de convoquer le diplomate américain dimanche.
Des accusations qui font écho à la rhétorique de Netanyahu
Dans sa lettre datée de lundi, M. Kushner s’inquiète d’une « vague d’actes antisémites » en France et suggère que l’annonce prochaine de M. Macron à l’Assemblée générale des Nations unies concernant la reconnaissance par Paris d’un État palestinien pourrait contribuer à un climat hostile.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a accusé M. Macron d' »encourager la haine des Juifs » par son soutien à la cause palestinienne. Le président français a réagi en dénonçant ce qu’il a qualifié de « réaction méprisable », soulignant que « la France protège et protégera toujours les Juifs ».
L’ambassadeur américain est allé plus loin en écrivant : « Il n’y a plus d’équivoque possible : L’antisionisme est de l’antisémitisme, un point c’est tout ». Il a également critiqué ce qu’il considère comme une lacune du système éducatif français en ce qui concerne l’enseignement de l’histoire de l’Holocauste.
La réponse française : Le rejet catégorique
Le ministère français des affaires étrangères a réagi par une déclaration officielle rejetant les accusations, notant que la France est « pleinement mobilisée contre toutes les formes de racisme et d’antisémitisme ».
La déclaration souligne que les propos de l’ambassadeur représentent une « violation du principe de non-ingérence » inscrit dans la Convention de Vienne de 1961et ne reflètent pas la force des relations franco-américaines.
Paris a également indiqué que depuis le 7 octobre 2023, date du déclenchement de la guerre à Gaza, elle a renforcé les mesures de sécurité autour des synagogues, des écoles et des associations juives, en plus d’intensifier l’action judiciaire contre toute pratique antisémite.
Dimensions politiques et stratégiques
Les observateurs estiment que cette crise révèle un alignement américano-israélien visant à affaiblir le rôle de la France, d’autant plus que les positions européennes, canadiennes et australiennes soutiennent de plus en plus la reconnaissance d’un État palestinien.
Paris affirme qu’elle mène une lutte sérieuse contre l’antisémitisme, mais fait la distinction entre les critiques légitimes des politiques israéliennes et tout discours de haine à l’encontre des Juifs. Elle maintient également une politique étrangère indépendante qui recherche une paix juste et durable au Moyen-Orient, basée sur une solution à deux États.
Ainsi, la récente controverse apparaît plus comme un outil de pression diplomatique que comme une véritable préoccupation, la question de l’antisémitisme étant utilisée comme une arme politique contre la France pour sa position indépendante à l’égard d’Israël.