Les études techniques et financières du projet Aglaiba Healthcare City à Kairouan sont en voie d’achèvement, a confirmé le ministre de la Santé Mustapha Ferjani, lançant ainsi un mégaprojet de 3 milliards de dinars basé sur un partenariat tuniso-chinois. Considérée comme une étape stratégique pour transformer le centre de la Tunisie en un pôle sanitaire et économique, cette réalisation promet de créer 200 000 emplois et de stimuler l’investissement privé dans l’intérieur du pays.
Un mégaprojet qui redessine la carte sanitaire du centre de la Tunisie Le projet sera construit sur une superficie de 553 hectares à Menzel Mehiri, et comprend un complexe médical avec 14 pôles de soins, ainsi qu’une clinique militaire multispécialité et plusieurs centres médicaux privés. Il comprend également un complexe universitaire comprenant une académie militaire de médecine, un institut supérieur des sciences médicales et une école nationale de bio-ingénierie. L’ensemble est complété par un pôle industriel dédié à la santé, des espaces résidentiels et récréatifs, des espaces culturels et ludiques, et des pratiques sportives.
Le projet vise à stimuler le développement régional, à encourager les investissements privés dans le centre et à créer un écosystème médical intégré axé sur la formation, la recherche et l’innovation. Il repose sur un modèle de partenariat public-privé, soutenu par d’importants financements étrangers et des dons partiels, afin de garantir la durabilité et l’efficacité du projet.
Réformes et modernisations du système national de santé Lors de l’audition devant la commission des finances et du budget, le ministre a fait état de la soumission de deux projets de modification des conventions de prêt avec l’Agence française de développement (AFD). Le premier vise à moderniser l’infrastructure sanitaire de Sidi Bouzid, y compris la construction d’un hôpital universitaire de 427 lits. Le second accélère le programme d’e-santé, qui comprend la télémédecine et la numérisation des hôpitaux.
Ferjani a insisté sur la nécessité d’adapter les procédures administratives pour accélérer la mise en œuvre, soulignant que le projet est basé sur un modèle qui combine l’investissement public et privé, en mettant l’accent sur la stabilité et l’innovation dans le domaine de la médecine. Il a ajouté que la Tunisie est le seul pays africain à disposer d’un hôpital entièrement numérisé, ce qui renforce la souveraineté numérique nationale dans ce domaine.
Réactions parlementaires et défis nationaux Les députés ont salué les efforts du gouvernement pour renforcer les infrastructures de santé et attirer les investissements, mais ils ont souligné les grandes disparités régionales en matière de soins de santé. Ils ont également critiqué la fuite des professionnels de la santé, le manque de personnel spécialisé et la détérioration des équipements dans les hôpitaux. Plusieurs députés ont appelé à revoir les priorités de développement, à réduire la dépendance à l’égard des prêts étrangers et à accélérer la création d’universités et d’établissements médicaux dans les régions intérieures.