L’état actuel des ressources marines de Nabeul suscite de vives inquiétudes, avec une baisse d’environ 60 % par rapport aux années précédentes, a déclaré à Tunis Afrique Presse (TAP) Fawzi Jarji, secrétaire général de l’Union régionale des pêcheurs en mer de Nabeul.
Il a attribué ce déclin rapide à plusieurs facteurs clés, notamment la pêche non réglementée et la surexploitation, qui menacent la durabilité de ces ressources vitales pour l’économie locale et la sécurité alimentaire. Il a appelé à l’activation immédiate de la période de repos biologique, une période de repos annuelle qui vise à régénérer les poissons et à maintenir l’équilibre écologique de la mer.
L’État compte environ 70 000 pêcheurs, mais il estime que les mesures actuelles manquent d’un véritable suivi et d’une surveillance stricte pour garantir la durabilité du secteur. La pêche illégale, y compris l’utilisation de filets interdits et la pêche pendant les périodes de repos, exacerbe la situation, entraînant l’épuisement d’espèces clés telles que le germon, a-t-il déclaré.
Dans un contexte connexe, l’infrastructure des ports s’est détériorée, en particulier le port de pêche de Kilibya, où les travaux de réhabilitation sont bloqués depuis 2020 après que les entrepreneurs qui avaient commencé le projet en 2019 se sont retirés. Les travaux devaient être achevés en 14 mois pour un coût de 25 millions de dinars, mais l’arrêt des travaux a exacerbé des problèmes tels que la corrosion des installations et la difficulté d’accès pour les pêcheurs.
Ces problèmes ne sont pas seulement locaux, mais reflètent des défis plus larges en Méditerranée, où le réchauffement climatique et la pollution entraînent des changements dans la migration des poissons et une diminution de la biomasse, a souligné M. Gergi. Il a appelé le gouvernement à renforcer la surveillance maritime et à soutenir les petits pêcheurs par des subventions et des formations afin qu’ils adoptent des pratiques durables.