L’économie tunisienne compte sur l’industrie textile comme l’un des principaux piliers pour faire entrer des devises fortes, car elle contribue à absorber une partie importante du chômage, ce qui nécessite souvent de réviser la législation qui la régit et de fournir de nouvelles incitations aux investisseurs étrangers, parallèlement à la garantie de la stabilité des marchés locaux et internationaux, en particulier avec les attentes d’une augmentation des exportations de 2 % d’ici la fin de 2025, selon les rapports de l’Université tunisienne du textile et de l’habillement.
Depuis plus de quatre décennies, le secteur a bénéficié des facilités fiscales et d’investissement accordées par la loi de 1972 aux entreprises étrangères, faisant de la Tunisie un exportateur de textile de premier plan dans la région européenne, avec des investissements étrangers au cours des six premiers mois de 2025 atteignant 132 millions de dinars, soit une croissance de 42% par rapport à 93 millions de dinars au cours de la même période de 2024.
Un rôle crucial dans les exportations Le ministre de l’Economie et de la Planification, Samir Abdelhafid, a présidé, mercredi 27 août 2025, à l’ouverture d’un séminaire national intitulé « La réalité et les perspectives du secteur du textile et de l’habillement en Tunisie », organisé par le conseil municipal de Ksar Hilal en partenariat avec l’Université tunisienne du textile et de l’habillement et le gouvernorat de Monastir.
Le gouverneur de Monastir, Issa Moussa, le premier vice-président du Conseil des régions et territoires, plusieurs députés, le président et les membres du conseil local de Qasr Hilal, des représentants d’organisations nationales, le directeur général de la douane, le président de l’Université tunisienne du textile et de l’habillement, un groupe d’administrateurs centraux et régionaux des ministères et organismes publics concernés, ainsi que des professionnels et des hommes d’affaires ont participé à ce séminaire.
Dans son discours, le ministre a souligné le rôle essentiel de ce secteur dans le système économique et social tunisien, notamment dans l’exportation de plus de 3 milliards d’euros (environ 10 milliards de dinars) l’année dernière, tout en offrant environ 160.000 opportunités d’emploi dans plus de 1.600 établissements, employant un total d’environ 185.000 travailleurs, soit 35,7% de la main-d’œuvre totale du secteur industriel, les femmes représentant plus de 86% des travailleurs, selon une étude de l’Observatoire tunisien des droits économiques et sociaux (OTES).
Abdul Hafeez a évoqué l’importance des partenariats internationaux dans le renforcement du secteur à travers les programmes d’appui financier et technique des partenaires internationaux, soulignant l’évolution des investissements étrangers qui ont atteint 42% au premier semestre 2025 par rapport à la même période de l’année précédente, passant de 93 millions de dinars à environ 132 millions de dinars.
Le ministre a souligné la valeur de ce séminaire en tant que plateforme de dialogue entre les acteurs du secteur, afin de fournir des visions et des propositions pratiques qui aident à surmonter les défis à différents niveaux, dans le but de développer et de moderniser le secteur pour améliorer sa compétitivité, lui permettant de contribuer davantage à la création de richesse, à la croissance économique et à la création d’emplois, en particulier dans les régions de l’intérieur qui connaissent des conditions de développement particulières.
En avril 2025, le sommet tuniso-européen du textile s’est tenu à Monastir afin de promouvoir une industrie durable en phase avec les développements mondiaux, en mettant l’accent sur les pratiques respectueuses de l’environnement.
En marge de l’événement, un protocole d’accord a été signé entre l’Université tunisienne du textile et de l’habillement et la Fédération européenne des associations et syndicats nationaux du textile afin d’améliorer l’accès des produits au marché européen et de favoriser leur intégration dans les chaînes de valeur européennes, en plus de promouvoir l’investissement dans les secteurs à haute valeur ajoutée, de soutenir la formation et de suivre les développements technologiques.
Plus d’un millier d’entreprises textiles exportatrices opèrent sur le marché tunisien, mais elles ne bénéficient pas des mêmes privilèges en matière d’investissement, ce qui nécessite une révision des exonérations fiscales et douanières, en particulier pour celles qui opèrent dans les provinces intérieures qui offrent des possibilités d’emploi dans des zones qui ont besoin d’un soutien au développement. Ces réalités nécessitent d’aider le secteur à s’adapter rapidement aux besoins des investisseurs et aux nouvelles lois du marché mondial, afin de s’assurer une part dans la carte mondiale du textile dominée par les pays de l’Asie de l’Est, et de soutenir la capacité opérationnelle tout en garantissant des opportunités d’emploi stables.