La crise commerciale entre New Delhi et Washington a pris une nouvelle tournure. La décision du président américain Donald Trump d’augmenter les droits de douane sur les importations indiennes de 25 % à 50 % a suscité une colère publique généralisée en Inde, accompagnée d’appels de plus en plus nombreux à boycotter les produits américains, notamment avec des campagnes sur les médias sociaux telles que « Swadeshi » qui ont dépassé les millions de partages en quelques jours, selon les médias locaux.
Tollé populaire et politique Le professeur de yoga et homme d’affaires Baba Ramdev, qui compte plus de 3 millions de followers sur Instagram, a appelé à un « boycott total » des grandes marques américaines telles que Pepsi, Coca-Cola, Subway, KFC, McDonald’s et Nike, une initiative qui a suscité une vive réaction parmi les activistes qui y voient une réaction au « colonialisme économique ».
Dans des déclarations citées par la presse locale, il a déclaré : « Aucun Indien ne doit être vu à l’intérieur de ces magasins : « Aucun Indien ne doit être vu dans ces magasins. Si ce boycott a lieu, l’Amérique sera plongée dans le chaos ». Il a ajouté que ces appels rappelaient la lutte historique contre le colonialisme britannique : « Tout comme nous avons demandé aux Britanniques de quitter l’Inde, il est temps de boycotter les entreprises américaines », avec le soutien d’hommes politiques tels que le député Ashok Mittal, qui a interdit les boissons américaines sur le campus de son université.
Donald Trump a justifié sa décision en accusant New Delhi de revendre des quantités massives de pétrole russe sur le marché international pour réaliser d’énormes profits sans se soucier de la guerre en Ukraine.
Le président américain a écrit : « L’Inde n’achète pas seulement du pétrole russe, elle le revend pour en tirer d’énormes bénéfices. Ils ne se soucient pas des victimes de l’Ukraine. » Trump avait déjà augmenté les droits de douane de 25 % en 2019, déclenchant des tensions commerciales qui ont entraîné une baisse de 10 % du commerce bilatéral en 2024, selon les données de la Banque mondiale.
Le porte-parole du ministère indien des affaires étrangères a dénoncé la décision comme étant « injuste, arbitraire et illogique » et a averti que la crise pourrait être exploitée par des puissances rivales telles que la Chine, dont les exportations vers l’Inde ont augmenté de 15 % l’année dernière pour remplacer les produits américains.
Avec une population de 1,5 milliard d’habitants, l’Inde est un marché vital pour les multinationales américaines. Westlife Foodworld, l’opérateur de McDonald’s dans l’ouest et le sud de l’Inde, a réalisé un chiffre d’affaires de 23,9 milliards de roupies (environ 271 millions de dollars) au cours de son dernier exercice financier, tandis que PepsiCo India a enregistré un chiffre d’affaires de près d’un milliard de dollars, avec une croissance annuelle de 8 % dans le secteur de la restauration rapide.
Un boycott généralisé pourrait constituer un choc important pour ces entreprises qui comptent sur le marché indien pour compenser la baisse des ventes dans d’autres régions, en particulier avec des campagnes sur TikTok et Instagram dépassant les 10 millions de vues en une semaine.
La montée du discours swadeshi Cette crise a ravivé le discours du swadeshi (autosuffisance nationale), avec des parlementaires comme le député Ashok Mittal avertissant Trump que toute restriction commerciale « nuirait davantage aux États-Unis qu’à l’Inde », avec des appels à soutenir les produits locaux comme Patanjali de Ramdev, qui a vu ses ventes augmenter de 20 % à la suite de la campagne.
Un test politique pour Modi et Trump Le Premier ministre Narendra Modi a déclaré cette semaine que son gouvernement « ne permettra jamais que les petits commerçants, les agriculteurs ou les éleveurs soient lésés », soulignant la résilience continue de l’économie nationale, dans un contexte d’élections locales à venir qui pourraient exploiter cette colère pour renforcer sa popularité.
Bien que les nouveaux tarifs douaniers soient entrés en vigueur le 6 août 2025, leur impact réel sur les entreprises américaines reste à voir, mais les analystes estiment que la combinaison de l’indignation publique, de la pression parlementaire et de la montée du nationalisme autour du swadeshi pourrait constituer une menace à long terme pour les investissements américains en Inde, en particulier avec les appels au boycott contre d’autres entreprises telles qu’Apple et Amazon.