La capitale du Népal, Katmandou, a été le théâtre d’événements sanglants lundi (8 septembre) après que des dizaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue pour manifester contre la décision des autorités d’interdire la plupart des plateformes de médias sociaux non enregistrées. Au moins 11 manifestants ont été tués et des dizaines d’autres blessés, selon CNN.
Les manifestations ont commencé lorsque les manifestants ont franchi les barrières de sécurité entourant le bâtiment du parlement, ce qui a incité les forces de police à utiliser des gaz lacrymogènes et des canons à eau pour les disperser. Lorsque les affrontements se sont intensifiés et que la police a été contrainte de battre en retraite et de s’abriter à l’intérieur du bâtiment du parlement, les forces de sécurité ont eu recours à des tirs directs, ce qui a entraîné une augmentation du nombre de morts.
Les manifestants, pour la plupart des jeunes qui ont baptisé leur mouvement « Generation Z Protest », ont scandé des slogans contre la censure, tels que « Arrêtez d’interdire les réseaux sociaux, arrêtez la corruption » . Ils ont brandi des drapeaux nationaux rouges et bleus, reflétant la colère populaire face à la décision du gouvernement.
Les autorités népalaises ont annoncé un couvre-feu autour du parlement et d’un certain nombre d’institutions gouvernementales afin de contenir la situation. Selon le gouvernement, une vingtaine de plateformes de médias sociaux – dont Facebook, X (anciennement Twitter) et YouTube – Ils ont été bannis pour n’avoir pas répondu aux demandes répétées d’enregistrement officiel. Des plateformes telles que TikTok et Viber continuent de fonctionner après avoir été officiellement enregistrées.
Cette décision s’inscrit dans le cadre d’un nouveau projet de loi soumis au parlement qui, selon le gouvernement, vise à assurer une gestion responsable et comptable des plateformes de médias sociaux en les obligeant à nommer un représentant officiel à l’intérieur du pays. Toutefois, les organisations de défense des droits de l’homme et les dissidents ont vivement critiqué ce projet de loi, qu’ils considèrent comme un outil de censure et de restriction de la liberté d’expression, et comme une tentative de réduire au silence les voix dissidentes en ligne.