L’ancien président français Nicolas Sarkozy commencera à purger sa peine de prison aujourd’hui, mardi 21 octobre, à la prison de La Saint, située dans le quartier de Montparnasse, au sud de la capitale française. Cette décision fait suite à sa condamnation à cinq ans de prison dans l’affaire controversée de la Libye.
M. Sarkozy arrivera tôt à la prison et sera soumis aux procédures habituelles pour les nouveaux détenus, à savoir l’enregistrement de ses données personnelles, la prise de ses empreintes digitales et d’une photographie, ainsi qu’une fouille minutieuse comprenant le retrait des vêtements pour s’assurer qu’il n’y a pas d’objets interdits. Il recevra ensuite un ensemble de produits de première nécessité, tels que des sous-vêtements, des vêtements d’extérieur, des articles ménagers et des articles d’hygiène personnelle, afin de faciliter son intégration dans la routine de la prison.
Sébastien Coville, directeur de la prison, a expliqué que M. Sarkozy passerait son temps dans une cellule individuelle, avec deux heures par jour pour sortir se promener dans la cour ou utiliser la salle de récréation. Cependant, il ne sera pas autorisé à interagir avec les autres prisonniers, une mesure de sécurité appliquée à des centaines d’autres condamnés pour assurer leur sécurité, et qui n’est pas exclusive à l’ancien homme politique.
M. Coville a souligné que ce système répondait à des préoccupations légitimes en matière de sécurité et que ce type d’arrangement était courant dans les grandes prisons. On s’attend à ce que M. Sarkozy arrive lui-même au lieu de la réunion, sans autre forme de procès.
Manifestation de solidarité et réunions officielles
Par ailleurs, les enfants de M. Sarkozy ont annoncé une manifestation de soutien à 8h30, heure de Paris, afin d’exprimer leur solidarité avec leur père dans cette phase délicate. Par ailleurs, le président en exercice Emmanuel Macron a rencontré M. Sarkozy vendredi au palais de l’Élysée, lors d’une réunion qui a donné lieu à des spéculations sur les tentatives d’apaisement des tensions politiques résultant du jugement.
Contexte de l’affaire : Condamnation controversée
L’affaire porte sur des accusations de financement illégal de la campagne électorale de M. Sarkozy en 2007 par le défunt dirigeant libyen Mouammar Kadhafi. Le tribunal de Paris a rendu un verdict partiel à son encontre, confirmant que la peine prendrait effet immédiatement, sans suspension pendant l’appel, considérant que « le trouble causé par l’infraction constitue un danger pour l’ordre public ». Le tribunal a donné au prévenu 18 jours après le jugement pour organiser ses affaires professionnelles, avant d’entrer effectivement en prison.
Cet événement marque un tournant dans la carrière politique de M. Sarkozy, qui a été président de la France de 2007 à 2012, et soulève des questions quant à son impact sur la scène politique française, en particulier à l’approche des prochaines élections.