Le déficit courant de la Tunisie s’est sensiblement réduit à -1,6% du PIB, soit -2,6 milliards de dinars, en 2024, contre -2,3% du PIB (-3,5 milliards de dinars) en 2023, selon le rapport « Balance des paiements et position extérieure globale de la Tunisie (2024) » publié jeudi par la Banque centrale de Tunisie.
Cette amélioration est due au renforcement de l’excédent de la balance des services qui a atteint +22,7 milliards de dinars contre +21,2 milliards de dinars l’année précédente, sous l’effet d’une hausse de 9,8% des recettes touristiques et de 12,7% des revenus du travail.
En conséquence, la couverture du déficit commercial par les recettes touristiques et les revenus du travail s’est légèrement améliorée pour atteindre 57,7 % en 2024, contre 56 % en 2023.
En revanche, le déficit de la balance des marchandises s’est creusé pour atteindre -30,4 milliards de dinars en 2024, contre -28,1 milliards de dinars en 2023, les importations ayant augmenté de 3,6% et les exportations ayant baissé de 1%.
Les données de la Banque centrale ont également révélé que le taux de change annuel moyen du dinar tunisien s’est stabilisé à -0,2% par rapport à l’euro et au dollar américain en 2024, reflétant une bonne performance des indicateurs du compte courant de la balance des paiements, soutenue par le renforcement des réserves en devises.
La demande intérieure, principal moteur de la croissance économique en 2024, a augmenté de 4,3 % à prix constants, sous l’effet d’une forte consommation privée et d’une reprise de l’investissement.
En effet, la consommation nationale a progressé de 1,2 % en 2024 (contre +0,7 % l’année précédente), soutenue par une reprise de la consommation publique (+1,4 % contre -0,2 % en 2023) et une amélioration de la consommation privée (+1,1 % contre +0,9 %), grâce à une baisse relative de l’inflation et à une augmentation des salaires.
Quant au compte financier, il affiche un besoin de financement de 251 millions de dinars en 2024, contre un besoin de financement de 1,296 milliard de dinars en 2023.
« Ce résultat est imputable à l’amélioration du solde « portefeuille et autres investissements » (+690 millions de dinars en 2024 contre -2,436 milliards de dinars en 2023), sous l’effet conjugué d’une moindre mobilisation des emprunts extérieurs à long terme (-9,4%) et d’une augmentation des dépenses liées au remboursement en capital de la dette extérieure à long terme (+27,3%) », explique la Banque centrale dans son rapport.