Le journaliste d’Al Jazeera Anas al-Sharifa été tué, ainsi que plusieurs de ses collègues, lors d’une frappe israélienne dans la bande de Gaza lundi soir, 11 août, près de l’hôpital Al Shifa dans la ville de Gaza, a rapporté The Guardian.
L’attaque a tué sept personnes, dont le correspondant d’Al Jazeera Mohammed Krikehet lescameramen Ibrahim Zakher, Mohammed Nawfalet Moumen Aliwa. Anas al-Sharif était l’un des visages les plus importants de la chaîne à Gaza, connu pour ses reportages courageux sur le terrain pendant les années de conflit.
L’armée israélienne a confirmé sa responsabilité dans la frappe, affirmant qu’al-Sharif était « le chef d’une cellule terroriste du Hamas responsable de tirs de roquettes sur des civils et du personnel militaire israéliens », ajoutant qu’elle disposait de « renseignements et de documents » prouvant son implication.
Les organisations de défense des droits de l’homme, dont le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), ont démenti ces allégations, affirmant que M. al-Sharif avait été pris pour cible en raison de ses reportages sur la guerre, et notant qu’Israël n’avait fourni aucune preuve publique attestant de ses liens avec le Hamas.
Al Jazeera a décrit le reporter de 28 ans comme « l’un des journalistes les plus courageux de Gaza » et a qualifié l’attaque de « tentative désespérée de réduire au silence les voix qui s’opposent à l’occupation de Gaza ». Le mois dernier, l’armée israélienne a publié une vidéo accusant Al-Sharif de collaborer avec la branche militaire du Hamas.
En juillet dernier, al-Sharif a déclaré au CPJ qu’il vivait « avec le sentiment constant qu’il pouvait être bombardé à tout moment ».
Cette attaque intervient quelques jours après que le cabinet israélien a approuvé, le 8 août, un plan militaire visant à s’emparer de la ville de Gaza, dans le but d' »écraser le Hamas », tout en tenant compte de la présence d’otages et de civils à l’intérieur de la ville, selon le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu.