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Le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclenché une vague de débats politiques après avoir appelé à une nouvelle constitution civile et démocratique pour le pays, arguant que la constitution actuelle ne répond plus aux aspirations de la Turquie moderne. Bien qu’il ait affirmé qu’il n’aspirait pas à se représenter, cette décision a suscité des spéculations quant à la possibilité de prolonger son séjour au pouvoir après l’épuisement de ses deux mandats constitutionnels.
Erdoğan invite l’opposition à participer et souligne : « Ce n’est pas personnel »
Dans un discours prononcé jeudi, M. Erdoğan a souligné que l’objectif de la nouvelle constitution était de « réaliser un changement de paradigme dans l’avenir de la Turquie », invitant le CHP à contribuer à sa rédaction et notant qu’il ne s’agissait pas de ses intérêts personnels, mais de « l’avenir de la nation ».
Le président turc a déclaré :
« Je n’ai pas l’intention de me présenter à nouveau à la présidence… Cette étape est pour la Turquie, pas pour moi.
Forte opposition du Parti républicain du peuple (CHP)
Mais l’opposition, représentée par le chef du Parti républicain du peuple (CHP), Özgür Özel, a fermement rejeté cet appel, déclarant :
« On ne peut pas négocier avec ceux qui ne respectent pas la loi, il faut les affronter.
Ce rejet reflète les profondes divergences entre le gouvernement et l’opposition sur l’avenir du système politique du pays et remet en question la perspective d’un consensus sur une nouvelle constitution.
L’Alliance des peuples soutient le maintien d’Erdoğan
D’autre part, Dolat Bahceli, chef du Parti du mouvement nationaliste (MHP) et l’un des principaux alliés d’Erdogan au sein de l’Alliance populaire, a annoncé son soutien absolu au maintien d’Erdogan au pouvoir, déclarant que l’étape actuelle est « historique et nécessite un leadership fort qui définisse le nouveau siècle turc ».
« La nouvelle constitution devrait ouvrir la voie à une nouvelle candidature d’Erdoğan », a souligné M. Bahçeli, notant que la constitution actuelle limite le mandat présidentiel à deux mandats, ce qu’Erdoğan a épuisé après avoir remporté les élections de mai 2023.
La voie est-elle ouverte pour un troisième mandat ?
Selon la constitution turque, le président n’est pas autorisé à briguer plus de deux mandats, à moins que le parlement ne soit dissous et que des élections anticipées ne soient organisées avec l’approbation de 360 députés, ou que la constitution actuelle ne soit modifiée ou qu’une constitution entièrement nouvelle ne soit adoptée.
Erdogan privilégie la troisième option, et la scène politique turque semble se diriger vers une nouvelle bataille constitutionnelle, qui sera décisive pour l’avenir du système politique.
Nouvelles arrestations à Istanbul alors que la tension monte
Au milieu de cette controverse politique, les autorités turques ont procédé à une quatrième vague d’arrestations vendredi, dans le cadre d’enquêtes sur des soupçons de corruption au sein de la municipalité d’Istanbul dirigée par Ekrem İmamoğlu, éminente figure de l’opposition.
Les arrestations ont concerné 49 personnes, dont Le secrétaire privé d’Imamoglu, son chef de la sécurité et des responsables d’entreprises municipales. . Cette répression intervient quelques jours après l’arrestation de 20 autres employés, dont 13 ont été placés en détention provisoire, y compris le chef du bureau des médias.
Les observateurs estiment que ces enquêtes s’inscrivent dans le contexte d’une escalade politique entre le pouvoir central et l’opposition, à un moment où la scène turque est de plus en plus polarisée.