Depuis août 2021, le Maroc et l’Algérie sont dans un état de tension diplomatique constante après avoir officiellement rompu leurs relations diplomatiques. Pour tenter de sortir de cette impasse, l’envoyé spécial du président américain Donald Trump, Stephen Charles Witko, cherche à rouvrir la porte au rapprochement, annonçant un objectif ambitieux de parvenir à un accord de paix dans les 60 jours. Cependant, le vote par le Conseil de sécurité de l’ONU d’une résolution américaine sur le Sahara occidental a ravivé le conflit, compliquant les efforts américains de réconciliation.
La date limite du 31 octobre est dépassée : Conflit sur le texte de la résolution
Le texte initial des États-Unis favorisait clairement les revendications du Maroc sur le Sahara occidental, ce qui a incité les diplomates algériens à intervenir et à apporter des modifications substantielles. Selon le ministre algérien des affaires étrangères, Ahmed Attaf, l’Algérie était prête à voter pour la version amendée, mais la pression du Maroc a conduit à l’inclusion d’une phrase soulignant la « souveraineté marocaine » dans le préambule. En conséquence, l’Algérie s’est abstenue lors du vote, laissant le Conseil approuver le texte sans opposition.
Attaf répond à Witkoff et Paulus : « Surprise et confusion entre les deux affaires »
Dans son premier commentaire public sur l' »accord de paix » proposé, Attaf a exprimé sa surprise lors d’une conférence de presse le mardi 18 novembre : « J’ai été surpris par cette annonce car je n’ai personnellement pas connaissance d’un projet d’accord de paix entre les deux pays qu’il a mentionnés ». Il a ajouté qu’il y a une « confusion » entre les relations algéro-marocaines et la question du Sahara occidental, soulignant que les efforts américains ne peuvent pas ignorer les questions centrales.
Le plan de Trump : 60 jours pour se réconcilier avec les obstacles diplomatiques
L’envoyé Witkoff comptait sur le vote de l’ONU du 31 octobre comme catalyseur d’une dynamique positive, mais l’incapacité à parvenir à un accord a bloqué les progrès. Cette annonce intervient dans un contexte d’intensification des efforts américains pour désamorcer les tensions au Maghreb, notamment avec le rôle de l’Algérie dans le soutien au Front Polisario et au plan d’autonomie du Maroc. L’annonce coïncide avec la visite du prince héritier saoudien Mohammed bin Salman à Washington, ce qui ajoute une dimension régionale à ces efforts.
Les défis de l’accord de paix
- Le conflit du Sahara : L’Algérie rejette tout rapprochement sans une solution politique juste, tandis que le Maroc insiste sur la pleine souveraineté.
- Rôle international : L’abstention de l’Algérie met en évidence la difficulté de communication, avec la crainte d’une intervention américaine visant ses intérêts de sécurité.
- Effets régionaux : Les tensions affectent la coopération économique et sécuritaire au Maghreb, alors que des appels à une médiation européenne ou arabe sont lancés.
Position de l’Algérie : « Pas d’accord sans justice
M. Attaf a souligné que l’Algérie est attachée à la paix, mais rejette tout « règlement » qui ignore les droits du peuple sahraoui, notant que la décision américaine reflète un parti pris. Il a ajouté dans une interview que l’Algérie est prête au dialogue s’il est basé sur les principes de vérité et de justice.
Cette crise souligne l’importance d’un dialogue direct entre les deux pays et met à l’épreuve le rôle de Washington en tant que médiateur influent dans la région.