Lors de sa première messe pontificale depuis son élection, le dimanche 18 mai 2025, le pape Léon XIV a délivré, depuis la place Saint-Pierre au Vatican, des messages clairs qui reflètent l’orientation sociale et environnementale qu’il entend donner à son pontificat, critiquant vivement un système économique qui épuise les ressources naturelles et marginalise les pauvres.
Devant quelque 200 000 personnes, selon les autorités italiennes, et au milieu d’un public de haut niveau comprenant le vice-président américain J.D. Vance et le président ukrainien Volodymyr Zelensky, le nouveau souverain pontife a souligné l’importance de la paix et de l’unité, s’exprimant en plusieurs langues lors d’une messe de célébration à laquelle le monde entier a assisté.
Dans son homélie, le premier pape américain de l’histoire de l’Église catholique, qui a vécu plus de vingt ans dans les quartiers pauvres du Pérou, a déclaré : « À notre époque, nous continuons à être les témoins de nombreuses divisions, de blessures laissées par la haine, la violence et les préjugés, de la peur de l’autre et d’un modèle économique qui exploite la terre et exclut les pauvres ». Par cette déclaration, le nouveau pape consacre l’orientation sociale de son pontificat, déjà suggérée par le choix du nom « León », en référence au pape Léon XIII, pionnier de l’enseignement social de l’Église à la fin du XIXe siècle.
Au cours d’une cérémonie riche en symboles religieux, le nouveau pape a reçu les deux symboles traditionnels de l’autorité papale : Le pallium, une écharpe de laine portée par-dessus la soutane, et l’anneau du pêcheur, qui est détruit après la mort de chaque pape.
Dans le discours qu’il prononce après avoir reçu les symboles pontificaux, Léon XIV exprime sa « gratitude », souligne l’importance de « l’unité de l’Église » et demande que « l’amour soit le lien qui unit les fidèles, et non l’intimidation, la propagande religieuse ou les instruments d’influence ».
Avant le début de la messe, le pape a fait le tour de la foule dans la voiture papale, saluant et souriant aux fidèles qui l’ont ovationné, tandis que certains scandaient son nom et que d’autres brandissaient le drapeau de leur pays ou le prenaient en photo avec leur smartphone.
« Il est la bonne personne au bon moment, il tiendra ses promesses (…) il abattra des murs et construira des ponts », a déclaré à l’AFP Maria Grazia La Barbera, 56 ans, originaire de la ville italienne de Palerme, se disant certaine que Léon XIV poursuivra « les batailles entamées par le pape François ».