Alors que la situation humanitaire dans la bande de Gaza s’aggrave, l’Office de secours et de travaux des Nations unies (UNRWA) a annoncé lundi qu’il recevait des « messages désespérés de famine » de la part de certains membres de son personnel à l’intérieur de la bande de Gaza, qui est témoin d’une destruction généralisée à la suite de l’agression qui dure depuis plus de 21 mois.
Alors que les Nations unies et les organisations humanitaires ne cessent de mettre en garde contre le risque de famine dans les territoires palestiniens, des rapports de terrain émanant de médecins, de la défense civile de Gaza et de Médecins sans frontières confirment une forte augmentation des cas de malnutrition, en particulier chez les enfants, au cours des derniers jours.
Les prix des denrées alimentaires sont multipliés par 40 à Gaza
L’UNRWA a déclaré, par le biais de son compte officiel sur la plateforme « X », que la grave pénurie de denrées alimentaires dans la bande de Gaza a entraîné une hausse des prix à des niveaux sans précédent, le coût de certains produits alimentaires de base étant plus de quarante fois supérieur à leur prix normal.
L’organisation des Nations unies a appelé la communauté internationale à « lever le blocus et à permettre un accès humanitaire sûr et suffisant », soulignant qu’elle dispose de suffisamment de stocks alimentaires en dehors de Gaza pour nourrir plus de deux millions de Palestiniens pendant plus de trois mois.
Israël accusé d’utiliser la nourriture comme arme de guerre
Dans un communiqué publié dimanche, l’UNRWA a accusé les autorités israéliennes d’armer la nourriture dans le cadre de leur politique de guerre contre la population civile de Gaza. Le commissaire général de l’UNRWA, Felipe Lazzarini, a déclaré que l’agence n’avait pas été autorisée à acheminer de l’aide alimentaire à Gaza depuis le 2 mars.
« L’aide n’est qu’à quelques kilomètres, et l’UNRWA a suffisamment de stocks pour nourrir toute la population de Gaza pendant trois mois, mais elle n’est pas autorisée à entrer », a déclaré M. Lazzarini.
Les victimes de la famine augmentent dans le silence de la communauté internationale
Le ministère de la santé de Gaza a révélé que 18 personnes, dont un certain nombre d’enfants, sont mortes de faim en 24 heures entre samedi et dimanche, ce qui porte à 86 le nombre de victimes de la famine, dont 76 enfants.
Déclaration internationale commune contre la militarisation de la faim
Dans une démarche remarquable, 26 pays, dont le Royaume-Uni, ont signé une déclaration commune condamnant fermement les violations commises par Israël à l’encontre des civils palestiniens et exigeant qu’il soit mis fin au « génocide perpétré contre la population de Gaza ».
Les signataires soulignent : « Notre message est simple et urgent : Ce génocide doit cesser maintenant ». Ils ont également condamné fermement « le rationnement délibéré de l’aide et le meurtre inhumain de civils, y compris d’enfants, qui tentent d’accéder à de l’eau et à de la nourriture ».
« Plus de 800 Palestiniens ont été tués alors qu’ils cherchaient de l’aide », ajoute le communiqué, qui appelle Israël à se conformer au droit humanitaire international et à cesser d’utiliser la faim comme outil de punition collective.