L’armée indienne a déclaré lundi que les lignes de front avec le Pakistan au Cachemire avaient connu leur première nuit calme depuis des jours, à la suite d’un cessez-le-feu surprise conclu à la fin de la semaine dernière.
La trêve, annoncée samedi, est intervenue après quatre jours de l’escalade militaire la plus féroce que la région ait connue depuis des décennies, notamment un échange intense de tirs d’artillerie, de missiles et de drones entre les deux parties, qui a fait au moins 60 morts et déplacé des milliers de civils.
Cette série d’affrontements est la plus meurtrière entre les deux puissances nucléaires depuis les affrontements de 1999, ce qui fait craindre à la communauté internationale que la situation ne dégénère en guerre totale.
Malgré le scepticisme initial quant à la tenue de la trêve, d’autant plus que des accusations de violations ont été échangées quelques heures seulement après que l’ancien président américain Donald Trump l’a annoncée sur ses plateformes de médias sociaux, l’armée indienne a confirmé que « la nuit dernière a été marquée par un calme relatif au Cachemire et dans les zones frontalières, aucune violation significative n’ayant été enregistrée, ce qui en fait la première nuit paisible depuis des jours ».
La ville de Poonch, située dans la partie indienne du Cachemire, qui a été l’une des zones les plus durement touchées lors de la récente escalade, a connu sa deuxième nuit consécutive sans tirs ni bombardements, avec au moins 12 personnes tuées, tandis que les violents combats ont forcé environ 60 000 habitants à fuir leurs maisons.
Certains habitants sont rentrés chez eux depuis dimanche, mais on craint toujours que les affrontements ne reprennent à tout moment, car la trêve reste fragile.
L’escalade a été déclenchée mercredi lorsque les forces indiennes ont effectué des frappes de missiles qui, selon elles, visaient des « camps terroristes » dans la partie pakistanaise du Cachemire, en réponse à un précédent attentat perpétré le 22 avril, qui avait visé un groupe de touristes dans la région sous contrôle indien, tuant 26 civils.
New Delhi a accusé Islamabad d’être à l’origine de l’attaque, ce qui a été fermement démenti par le gouvernement pakistanais, qui a répondu par des tirs d’artillerie lourde et a ensuite annoncé que cinq avions de guerre indiens avaient été abattus, tandis que les autorités indiennes sont restées silencieuses sur cette allégation.
Le Cachemire est le théâtre d’une escalade continue des tensions depuis 2019, lorsque le gouvernement nationaliste hindou du Premier ministre indien Narendra Modi a décidé de révoquer l’autonomie de la région et d’imposer une administration directe depuis la capitale New Delhi, une décision qui a déclenché de vastes manifestations à l’intérieur et à l’extérieur de la région.
L’Inde et le Pakistan se sont livrés à plusieurs guerres et conflits armés depuis leur indépendance en 1947 au sujet du Cachemire, qui est habité par une majorité de musulmans. Chaque pays revendique l’annexion totale de son territoire, tandis que chacun impose son contrôle sur certaines parties de celui-ci jusqu’à aujourd’hui.